Shamalya 1 ~ I saw a ghost

Installée à son bureau, Amalya se préparait pour les entretiens d’embauches qu’elle avait tout au long de la journée. Comme tous, les jours, elle avait déposé Oélia à l’école, puis elle avait un footing avant de finalement se rendre au travail. Il y a quelques jours, elle avait fait une petite annonce afin de trouver un prof de sport pour les clients de son hôtel. L’hôtel disposait déjà d’une salle de sport avec un équipement varié qui suffisait amplement aux clients de passage. Mais ceux qui restaient plus longtemps avaient à plusieurs reprises demandé les services d’un professeur de sport. Les affaires marchaient bien. L’hôtel était toujours complet donc Amalya s’était dit que c’était le moment idéal pour embaucher une nouvelle personne. Quelques minutes avant le premier entretien, le téléphone sonna. Amalya décrocha et la réceptionniste lui indiqua qu’un homme s’était présenté pour le poste mais sans avoir apporté de CV. Amalya demanda à sa réceptionniste de bien vouloir accompagner cet homme jusqu’à son bureau. Elle avait une petite demi-heure devant elle avant le premier entretien. Moins d’une minute après son appel, la réceptionniste toquait à la porte du bureau d’Amalya en invitant l’homme à entrer. Amalya se leva pour saluer cet homme et remercier son employée. Lorsque son regard croisa celui de l’homme, son cœur rata un battement. C’était impossible. Son esprit devait lui jouer des tours. C’était l’anniversaire de la disparition de Sean. Ça faisait cinq ans aujourd’hui que l’homme de sa vie lui avait été retiré subitement. "Installez-vous, je vous en prie! Je suis Amalya Davis-Weels, la directrice de cet hôtel. La réceptionniste m’a dit que souhaitiez postuler pour le poste de professeur de sport!" Dès qu’elle le regardait, elle sentait son cœur s’accélérait. Elle devait se reprendre au plus vite. Elle devait se montrer professionnelle. Cet homme assis devant elle ne pouvait pas être Sean. "Vous voulez peut-être boire un café ou un verre d’eau!" Amalya attrapa de quoi écrire et regarda de nouveau le jeune homme. "Pour commencer, parlez-moi un peu de vous, s’il vous plait!" Elle lui lança un timide sourire pour essayer de le mettre à l’aise. Elle écoutait attentivement tout ce qu’il lui disait tout en prenant des notes.

☾ anesidora

Cinq ans que tout les matins à son réveil, sa première pensée allait à son mari. Et que la dernière de la journée allait également à son mari. Aujourd'hui était un jour particulier, c'était l'anniversaire de la disparition de son époux. Cinq ans jour pour jour que sa vie avait basculé. Cinq ans que son monde s'était écroulé. Avec sa fille, elles avaient un petit rituel. Beaucoup dirait que c'était morbide, mais Amalya en ressentait le besoin. Elle appelait sur le téléphone de Sean et lui laissait un message. Amalya n'avait jamais annulé l'abonnement téléphonique de son mari. Elle ne saurait pas dire pourquoi, elle ne l'avait simplement jamais fait. Concernant sa fille, elle ne lui avait jamais menti. Dès sa naissance, elle lui avait parlé de son père. Sean avait toujours une place important dans la vie d'Amalya et celle d'Oélia. C'est d'ailleurs lui qui avait évoqué ce prénom lors d'une discussion dans laquelle ils avaient évoqué leurs futurs enfants. Amalya avait donc appelé le téléphone de son mari afin de lui laisser le message annuel qu'elle lui laissait. "Bonjour mon amour! Encore une fois, je sais que tu n'auras jamais ce message, mais c'est plus fort que moi! Je t'aime mon coeur! Tu me manques!" Face à elle, Oélia lui faisait de grands gestes pour avoir le téléphone. Tout en souriant, Amalya le donna l'appareil. "Bonzour papa! C'est Oélia! Ze t'aime fort mon papa d'amour! Reviens vite à la maison! On pourra aller manzer de la glace! Faut que z'aille à l'école maintenant. A bientôt papa!" Amalya reprit le téléphone et embrassa le sommet du crâne de sa fille. "Je t'aime ma puce! Et je suis sûre que de là où il est ton papa t'aime aussi!" Elles se préparent et quittèrent leur domicile.

Ce matin, Amalya avait plusieurs rendez-vous dans la matinée afin de recruter un professeur de sport. Sa journée n'allait pas réellement se passait comme prévu, mais elle ne le savait pas encore. Elle était dans son bureau lorsqu'on l'informa qu'un premier candidat était là. Elle le reçu aussitôt dans son bureau. Elle se leva pour le saluer, mais son coeur rata un battement. Sean? Elle cliqua des yeux, comme pour se réveiller d'un mauvais rêve. C'était impossible. Elle devait se reprendre. Son esprit lui jouer des tours, elle ne pouvait pas se laisser aller comme ça devant un potentiel futur employé. Elle l'invita à s'asseoir. Il se présenta comme Shane Ross. Shane était un des prénoms que Sean aurait voulu pour un fils. Elle prit une profonde inspiration, ce n'est qu'un simple hasard. Elle lui servit ensuite un verre d'eau avant de commencer à noter sur son carnet. "Sean Ross! Pardon, Shane! Je vous demande pardon" Elle lui demanda ensuite de se présenter. Lorsqu'elle écoutait son histoire, elle sentit son coeur s'accélérait dangereusement. Cette fois, ce n'était plus du hasard. C'était lui! Il...Il était vivant! "Quatre ans vous dites? Un accident d'avion? Et vous êtes le seul survivant?" Elle sentait sa main se resserrait autour du stylo qu'elle avait en main. "Je vois! Ca ne doit pas être une situation très facile! Donc vous ne vous souvenez pas si vous avez été marié, ou si vous étiez en couple? Vous devez vous reconstruire une vie et une histoire! Vous avez beaucoup de courage!" Lorsqu'il annonça qu'il ne se souvenait de rien, pas même de la musique qu'il écoutait, elle ne put s'empêcher de répondre. "Du rock et du hard rock!" Elle avait dit ça, tout en continuant d'écrire. Elle releva la tête lorsque Shane prononça le mot quoi, avec surprise. "Enfin, je suppose! Vous avez l'air d'être du genre à écouter ce genre de musique. Du ACDC, Led Zeppelin, Bon Jovi. Tout ça quoi!" Elle ramena une mèche de cheveux derrière son oreille. "Monsieur Ross, bienvenue parmi nous!" Elle le regarda en souriant. Elle n'avait pas besoin de plus, cet homme était son mari, elle le connaissait pas coeur. Elle savait qu'il serait compétent à ce poste. Elle n'avait aucun doute là-dessus.

☾ anesidora

Par avance, Amalya savait que cette journée allait être compliquée. Elle l'était depuis cinq ans et elle faisait de son mieux pour ne pas se laisser aller. Par chance, elle allait être plutôt occupée aujourd'hui, donc elle n'aurait pas énormément de temps pour penser à son époux. Elle commença la journée à l'hôtel en jetant un oeil aux réservations. Puis elle se prépara pour les entretiens qu'elle avait dans la journée.

Peut-être que finalement, ça ne serait pas si facile que ça de ne pas penser à lui. Cet homme qui venait d'entrer ressemblait trait pour trait à son défunt mari. Elle le fixa quelques instants afin de reprendre ses esprits. Lorsqu'il commença à parler et à raconter son histoire, il n'y avait plus aucun doute. C'était bien lui. Sean. Sean était vivant, mais il ne se souvenait de rien. En entendant cela, Amalya eut la sensation que son coeur se brisait à nouveau. Elle se revoyait cinq ans en arrière lorsqu'elle avait appris le crash de l'avion dans lequel se trouvait l'homme de sa vie. Voilà qu'il était là face à elle. C'était impossible. Les médecins le qualifiait de miracle. Et elle était d'accord avec eux. C'était un miracle qu'il soit en vie quand on voyait l'état de l'appareil après le drame. "Contrairement à vous, je pense que que c'est une preuve de courage. Beaucoup de gens n'aurait pas été capable de rebondir après un tel événement." Elle baissa la tête et murmure, pensant qu'il ne l'entendrait pas. "Malheureusement, des personnes ont souffert!" Elle soupira discrètement puis, sans le regarda, elle mentionna le fait qu'il écoutait du rock. Elle réalisa aussitôt ce qu'elle venait de dire et essaya de trouver une parade pour ne pas l'effrayer. "Mon mari adorait ce genre de musique. Je...Je pourrais vous prêter ces vieux vinyles si vous voulez! Il disait toujours qu'il n'y avait rien au monde que d'écouter un bon rock en vinyle avec le craquement du disque. La première chose qu'il faisait le matin lorsqu'il ne travaillait pas, c'était d'allumer le tourne disque et de passer de la musique." Elle soupira à nouveau. "Ça me manque parfois!" Elle n'avait pas à réfléchir plus longtemps. Elle venait de trouver son nouveau prof de sport. Elle le regarda en souriant en voyant la surprise sur son visage. "Oui, vous! Pourquoi devrais-je prendre un autre candidat plutôt que vous! Je trouve que le feeling est bien passé entre nous. Je sens que je peux vous faire confiance. Je suis certaine que vous serez parfait à ce poste. Et vous l'avez dit vous-même, vous n'avez aucun souvenir de votre passé. Qui me dit que vous n'étiez pas champion de kung-fu ou agent secret!" Elle le regarda en souriant. "Si vous avez le temps, nous pouvons commencer à discuter de vos conditions de travail, ainsi que de votre salaire. Mais avant ça, je vous demande de m'accorder deux petites minutes." Elle se leva et quitta le bureau. Une fois dehors, elle prit une profonde inspiration. Plus la discussion passait, moins elle avait de doutes. C'était bien lui. Son mari était bel et bien vivant. Elle prit une profonde inspiration et se dirigea vers l'accueil de l'hôtel afin d'informer les autres candidats que le poste n'était plus disponible. Elle les remercia d'être venu et retourna auprès de son mari, après être passée par le bar pour prendre deux flûtes de champagne. "Monsieur Ross, voilà, je suis toute à vous!" Elle tendit une des flûtes à Shane en lui souriant. "Félicitations monsieur Ross!" Elle le regarda en souriant et ils trinquèrent. Amalya retourna s'asseoir. "Je vous propose pour commencer, de venir tous les jour sauf le week end, de 10h à 15h. Pour l'instant, on va commencer avec 1h de sport en groupe dans cette tranche horaire. Et le reste du temps, vous pouvez simplement aider les clients de la salle de sport avec le matériel. Et d'ici quelques mois, on passera à une tranche horaire plus importante et peut-être plus de cours de groupe, voir des séances privées, si vous le sentez! Et pour le salaire, je vous propose de partir sur 2000$ par mois. Qu'en dites-vous?" Elle le regarda en attendant une réponse de sa part.

☾ anesidora

Cet entretien se déroulait à merveille. Elle ne se rappeait pas de la dernière qu'un entretien s'était aussi bien passé. Peut-être que le fait que cet homme soit son mari l'aide à se sentir à l'aise. Même si c'était tout de même compliqué. Il était censé être mort et voilà qu'elle se retrouvait face à lui. Au fond d'elle, c'était un mélange de sentiments. De la joie, de l'amour, de la tristesse, de la nostalgie.Si on lui demandait ce qu'elle ressentait, elle aurait été capable de répondre. En temps normal, elle lui aurait sauté dessus, mais en entendant son histoire, elle avait compris que c'était bien son époux, mais elle ne voulait pas l'effrayer. Elle devait rester professionnelle. Mais c'était difficile pour elle. Elle n'avait qu'une envie, le prendre dans ses bras, lui dire qu'elle l'aimait et qu'il lui avait manqué. Si les rôles avaient inversés, elle sait qu'elle n'aurait jamais été capable d'aller de l'avant comme il le fait. Elle releva la tête après avoir murmuré que des gens avaient souffert. Elle parlait d'elle, mais elle ne pouvait rien lui dire. Mais elle se sentait bête de savoir qu'il l'avait entendu. "Je suis désolée! Ca ne me regarde pas! Mais je suppose que vous avez des parents et j'imagine qu'ils ont forcément souffert. Perdre un fils n'est pas vraiment dans l'ordre naturel des choses. A moins qu'ils ne soient décédés avant votre disparition." Et c'était le cas. Mais il y avait son frère et Amalya. Ils avaient été les deux à être touché par cette disparition. "Oui, je comprends votre raisonnement. Et je pense que c'est la meilleure chose à faire. Si quelque chose doit vous revenir, ça vous reviendra tôt ou tard. Forcer les choses n'est peut-être pas la bonne solution."

Alors qu'ils parlaient musique, Amalya ne put s'empêcher de lui dire le style de musique qu'il aimait, tout en inventant une excuse pour ne pas qu'il se doute de quoi que ce soit. Et elle évoqua également une partie de leur histoire commune. En parlant de ça, face à lui qui ne se souvenait de rien, elle sentit son coeur se serrer et les larmes lui monter aux yeux. "Il...Il ne m'a pas réellement quitté. Il est décédé, il y a quatre ans. Et malgré les années, j'ai encore beaucoup de mal à m'y faire. Heureusement, j'ai ma fille qui m'aide à tenir le coup! Il n'a pas eu la chance de la connaître, mais je suis sûre qu'il serait très fier d'elle." Elle baissa la tête quelques instants. Sean avait désiré avoir un enfant pendant si longtemps. Elle ravala ses larmes et releva la tête. "Excusez-moi!" Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. "Je vous apporterai les vinyles alors!" Finalement, la belle rousse reprit ses esprits et annonça au jeune homme qu'elle l'embauchait. Elle se mit à sourire en le voyant aussi heureux. Il ne souvenait rien de sa vie passé, mais elle, oui! Elle savait qu'il serait parfait pour ce poste."Peut-être qu'un jour, quand votre mémoire reviendra, vous rappellerez qu'en fait vous travaillez pour interpol!" Elle lui avait dit cela sur le ton de la plaisanterie, tout en essayant de masquer la vérité. Finalement, elle lui proposa de commencer à discuter du contrat, s'il avait le temps. Mais avant tout, elle alla remercier les autres candidats et récupérer deux flûtes de champagne. Elle en donna une au jeune homme. "A votre nouvelle vie!" Elle le regarda en souriant. "Je ne doutes absolument pas que vous serez me satisfaire pleinement, professionnellement parlant!" Elle évoqua avec lui le salaire ainsi que les conditions de travail. Elle ne put s'empêcher de rire alors qu'il lui demandait où signer. "Je préparerais le contrat et vous pourrez le signer dès votre premier jour!" Il lui demanda ensuite de pouvoir visiter les lieux. "Oui, bien sûr!" Elle se leva. "Suivez-moi!" Elle quitta le bureau avec Shane. Elle lui fit visiter rapidement l'hôtel, tout en se dirigeant vers la salle de sport. "Voilà, nous y sommes! Ici vous avez votre bureau avec douche privative et un vestiaire pour vous changer. Ensuite, il y a les douches et les vestiaires. Mais souvent les clients se changent dans leur chambre. Ils se gèrent tout seul. Ils sont assez grand!" Elle le regarda en riant, puis ils entrèrent dans la salle où se trouvait les machines. "Voilà les monstres! Et juste à côté vous avez la salle pour les cours, avec divers équipements. Si jamais vous voyez quelque chose de défectueux ou si vous souhaitez d'autres équipements, venez me voir, et nous en discuterons ensemble." Ils firent le tour de la salle, puis elle lui montra la piscine, lui expliquant qu'il pouvait s'en servir dès qu'il le souhaitait, en dehors de ses horaires de travail. Mais qu'il pouvait également y donner des cours d'aquagym. Mais il devait juste la prévenir avant pour qu'elle lui réserve l'accès à la piscine. "Vous avez des questions?" Tout en traversant la salle de sport, elle le regarda en souriant. En quatre ans, il n'avait absolument pas changé. Il était toujours aussi beau.

☾ anesidora

Lorsqu'il évoqua le fait qu'il espérait n'avoir fait souffrir personne. Il ne le savait pas encore, mais des personnes avaient souffert. Mais ce ce n'était en rien sa faute. Il ne pouvait pas prévoir que l'avion dans lequel il se trouvait allait se crashé, laissant derrière lui une épouse et un frère. Par chance, si on peut appeler ça une chance, ses parents étaient déjà décédés depuis plusieurs années. Ils n'avaient donc pas eu à vivre ce douloureux événement. Amalya avait trouvé du réconfort auprès de sa fille. Ses parents avaient tout fait pour l'aider, même son beau-frère avait essayé. En vain. C'est l'annonce de sa grossesse qui avait provoqué le déclic chez elle. C'était une part de Sean qui serait toujours près d'elle. "J'espère que vous finirez par trouver des réponses à vos questions!" Elle le regarda en souriant timidement. "Je pense que c'est la meilleure chose à faire! Et qui sait, si vous étiez marié avant ce drame, peut-être que vous rencontrerez votre épouse par hasard et que vous tomberez amoureux une seconde fois." Au fond d'elle, elle espérait que ça arrive, mais ça allait être compliqué. Et elle ne voulait pas lui mentir trop longtemps. Elle allait devoir trouver le meilleur moment pour lui annoncer que c'est elle son épouse. Et surtout trouver les mots pour ne pas le faire fuir ou le brusquer.

Ils discutèrent du fait qu'elle avait perdu son mari. Elle mentionna également sa fille. "C'est elle qui me donne tout ce courage. Sans elle, ça fait bien longtemps que je ne serais plus là, je pense. J'ai appris ma grossesse quelques semaines après la disparition de mon mari." Elle ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il parla de l'hôtel. "Pour ça, je n'ai aucun mérite, je n'ai reprit la direction que récemment. J'ai petit à petit grimper les échelons depuis mon arrivée à Honolulu." Elle remarqua rapidement qu'elle devait probablement l'ennuyer à lui parler de sa vie privée alors qu'il pensait ne pas la connaître. "Je ne suis pas très professionnelle sur ce coup-là! Désolée!" Elle le regarda avec un timide sourire. Puis elle plaisanta sur le fait qu'il faisait peut-être parti d'interpol. Il se mit à rire puis s'arrêta et grimaça de douleur. Elle se leva aussitôt. "Vous allez bien?" On pouvait lire l'inquiétude sur son visage. Elle venait de retrouver son mari, elle ne supporterai pas qu'il lui arrive quelque chose.

Elle s'occuperai rapidement de son contrat afin de lui faire signer. Ils fêtèrent le poste du jeune homme avec une coupe de champagne avant de partir faire le tour de l'hôtel. Elle lui montra son bureau, ainsi que les vestiaires et les équipements que possédaient l'hôtel. "Nous accueillons des clients plutôt fortunés. Mais il y a aussi des commerciaux qui viennent juste pour deux ou trois jours. Et quelques familles. Mais les enfants ne sont pas autorisés dans la salle de sport. Nous disposons d'une garderie pour que les parents qui le souhaitent puissent faire leur sport tranquillement. Par contre, la piscine est accessible aussi aux enfants." Ils continuèrent à faire le tour de la salle, tout en discutant. Elle lui demanda s'il avait une question et elle se mit à rire en entendant sa réponse. "Etant donné votre situation, je peux vous laisser quelques jours pour vous préparer et vous pouvez commencer dès lundi, si ça vous convient?" Ça lui laissait cinq jours pour se préparer.

☾ anesidora

La discussion entre Amalya et Shane avait rapidement déviait sur leurs situations privées respectives. Notamment celle de Shane. Plus ou moins consciemment, Amalya lui faisait passer des messages, mais tout en essayant d'être subtile. Elle ne put s'empêcher de se dire que le destin avait déjà remit sa femme sur sa route. Mais il n'en savait rien pour l'instant. Et peut-être qu'il ne le saurait jamais. Même si elle en mourrait d'envie, elle n'allait pas lui sauter dessus, éclater en sanglots et lui dire que c'était elle sa femme.

Puis Amalya lui expliqua que son mari était décédé, et qu'elle élevait sa fille, seule. Et ça lui faisait un pincement au coeur de dire ça alors qu'il était là face à elle. Elle avait encore du mal à réaliser. Mais plus elle lui parlait, moins elle avait de doutes. "Disons qu'il m'a laissé un beau cadeau avant de partir!" Elle soupira légèrement. Oélia était une enfant tout à fait adorable. Amalya savait qu'elle beaucoup de chance d'avoir une fille comme Oélia. Elle avait hérité du calme de son père. Lorsqu'il mentionna le fait qu'elle avait beaucoup de courage et de mérite d'élever sa fille tout en dirigeant cet hôtel. Selon elle, ça n'avait rien à voir avec du courage. Elle se devait juste de travailler pour subvenir aux besoins de sa fille. Elle ne voulait pas que son petit ange manque de quoi que ce soit. Elle savait que parler de cette façon de sa vie privée n'était pas très professionnelle, mais il faut que toute cette situation était assez bizarre. Puis finalement, elle lui annonça qu'il était prit pour le poste. La surprise se lisait sur son visage. Il avait dû essuyer plusieurs échecs, notamment à cause de sa situation. Lorsqu'elle mentionna interpol, elle remarqua aussitôt la grimace de douleur sur le visage de son époux. Elle se leva d'un coup, inquiète. Il lui expliqua brièvement à quoi c'était dû. "D'accord. Dans ce cas, promettez-moi de bien vous reposer avant de commencer à travailler ici!" Elle le regarda en souriant et se mordilla la lèvre inférieure.

Pour finir l'entretien, ils se dirigèrent vers la salle de port, afin qu'ils puissent voir ce qu'il avait à disposition. A sa demande, elle lui parla de la clientèle. Bien entendu, la présence d'enfants était strictement interdite dans ces lieux. Elle estimait qu'un enfant n'avait pas sa place ici. Les machines étaient bien trop dangereuses. Un accident est si vite arrivé. Elle lui proposa de lui laisser quelques jours pour se préparer, prendre possession des lieux en toute tranquillité avant d'attaquer le travail. "Oui bien sûr, vous pouvez venir autant que vous voulez avant de commencer. Vous pouvez passer la journée dans votre bureau pour travailler. D'ailleurs, vous disposez d'un accès wifi dans votre bureau. Si vous avez un ordinateur portable, vous pouvez l'emmenez, sinon je vous ferais installer un ordinateur. A vous de me dire ce que vous préférez!" De toute façon, elle lui avait dit que s'il avait besoin de quoi que ce soit, il n'avait qu'à demander. "Bien entendu, il vous ai interdit de ramener de l'alcool. Si vous avez affaire à un client saoul, appelez la sécurité, et ils s'en chargeront. Jusqu'à présent, ce n'est jamais arrivé, mais on ne sait jamais. Si vous avez un imprévu, prévenez-moi dès que possible. Vous pouvez ramener vos amis dans la salle de sport, il leur suffit de passer par l'accueil pour demander un pass, mais par contre, ils ne peuvent pas avoir accès à la piscine qui est strictement réservé à la clientèle. Et au personnel, en dehors de leurs heures de travail." Elle le regarda en souriant.

☾ anesidora